ATTILA, LE FLEAU DE DIEU Maurice BOUVIER AJAM

L'Attila de Maurice Bouvier-Ajam reste la biographie de référence pour qui veut prendre toute la mesure du choc qu'ont représenté dans les années 430-450 les infernales chevauchées du " Fléau de Dieu " à travers le monde " civilisé ". Ebranlant un édifice largement vermoulu, Attila a creusé encore le fossé qui séparait déjà l'Orient et l'Occident ; surtout, il infligea à la Romanité une humiliation dont elle ne se relèvera pas.

Attila n'a laissé dans les mémoires que de sinistres souvenirs de violence et de destruction. Il est vrai que le souverain des Huns réunifiés ne faisait pas dans le raffinement.  Les témoignages sont accablants quant aux exactions dont il se serait rendu responsable lorsqu'il ravagea au V° siècle l'Europe centrale et l’empire d'Orient.

Celui que ses adversaires surnommèrent " le fléau de Dieu", pilla la Gaule et l'Italie, avant de se retirer en Hongrie, centre de son empire qui s'étendait de la mer Caspienne aux Alpes. Mais ne doit-on retenir que cela du règne d'Attila ?  Cette étude approfondit le personnage dans toute son ampleur.

Ce cavalier des Steppes, dont les ancêtres venaient du fond de l'Asie - peut-être de Corée -, traita les empereurs comme ses égaux, voire comme ses inférieurs. Nous saisissons mieux, dès lors, toute la complexité de ce personnage qui, à la tête d'un peuple vigoureux et fruste, jouant de son image de " barbare " et pourfendeur de la civilisation décadente, n'en a pas moins vécu à la cour de Ravenne et appris le latin et le grec, de même qu'il n'a pas hésité à s'entourer de " civilisés ".

A l'aide d'une documentation considérable et souvent inédite, Maurice Bouvier-Ajam a reconstitué avec un oeil neuf les ultimes palpitations d'un monde agonisant et fait le portrait d'un " mauvais sauvage " dont la vie ne fut qu'un immense et insolent éclat de rire à l'endroit de la " civilisation ".