Dans l’histoire de l’Antiquité, la mort joue un grand rôle. Le martyre occupe par conséquent une place à part, qui éclaire la sensibilité de toute une époque.
Du II° au IV° siècle après Jésus Christ, à la suite de la rédaction du Nouveau Testament, de nombreux chrétiens sacrifient leur vie à Dieu, allant jusqu’à s’offrir lors des persécutions.
Si le martyre oppose une résistance au monde romain, il en épouse aussi les traditions et les usages – du goût pour les discours publics que ceux qui vont mourir partagent avec les sophistes, à la gloire que connaissent certains athlètes et gladiateurs.
Il suscite également des questions théologiques capitales : pourquoi les premiers martyres voient-ils dans Dieu ou dans le Christ, et non dans les gouverneurs qui décrètent leur mise à mort, l’agent de leur martyre ? Les martyrs volontaires contre-viennent-ils à la condamnation religieuse du suicides ?
A l’heure où le martyre revêt de nouveaux visages, l’auteur, professeur à Princeton et membre de l’Académie des inscriptions et belles lettres, explore ainsi les sources d’un phénomène qui constitue une étape décisive de l’histoire du christianisme.